samedi 2 octobre 2010

Grisolles 2010

En ce moment se déroule le festival de Grisolles ! Je n'y suis pas malheureusement. Pourtant j'aurai aimé, mais des raisons personnelles me poussent à rester chez moi. C'est aussi les mêmes raisons qui m'ont conduit au mutisme ces derniers mois.

Rien de grave, plutôt du très positif puisque je vais être papa ! Mon épouse en est au neuvième mois, et les déplacements sont déconseillés, ainsi que les veillées ! Forcément jouer jusqu'à 1h du mat, manger sur le pouce et deux heures de voitures explique notre retraite.

Mais c'est pas tout, il a fallu préparer la maison pour l'arrivé de ce petit bout de chou. Du coup, mes créations ludiques ont été mis de coté pour privilégier la vie. Je commence enfin à m'organiser, et c'est pourquoi je reprends le clavier pour reprendre mon blog.

Par contre, j'aurai voulu vous parler de mes dernières idées, justement mon jeu sur le thème des pigeons qui possèdent quelques mécanismes intéressants, que je ré-investirai dans une prochaine création.
J'aurai aimé aussi vous montrer le travail d'un ami graphiste qui m'a dessiné deux très beaux pigeons.

Ce sera pour une autre fois.

Alors si vous vous ennuyez ce week-end et que vous habitez du coté de Montauban, courez, oui courez à ce festival car il est très très bien organisé et les organisateurs sont des vrais passionnés.

ludiquement

mercredi 14 juillet 2010

Mais que disait Kipling déjà ?

"Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour ;
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et , te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ; 
 
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser, sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils."

Rudyard KIPLING


Donc, je vais "rebâtir" et "triompher"... dis le poème, car pour cette fois je ne suis pas en finale d'un concours de jeu auquel je participe... tant pis.

Les Bateliers n'ont pas suffisamment plu, ou se sont retrouvés face à plus fort qu'eux...

Savez-vous pourquoi Apocalipse Now, MASH, Taxi Driver, Midnight Express, La Couleur Pourpre, Mission, Elephant Man, Raging Bull, Starwars, E.T., Les Aventuriers de l'Arche Perdue, La Leçon de Piano, Pulp Fiction, Fargo, La Ligne Verte, Sixième Sens, Tigre et Dragon ou Le Pianiste n'ont pas eu l'Oscar du meilleur film ? Parce qu'ils sont tombés devant des films considérés bien meilleurs en face d'eux. Et pourtant, ce sont tous de bons films !

Donc, le palmarès 2010 pour Boulogne est visible là et je n'y suis pas !

Je continuerai quand même à vous parler de mes créations ludiques, mais là je pars en vacances !


lundi 12 juillet 2010

Histoire des Bateliers

été 2009, toujours sur la vague Issy-Les-Moulineaux et du concours Stonehenge, je décide de faire un autre concours... vu dans la presse et sur le web, le concours de Grisolles : Faire un jeu autour du Canal de Garonne, le gagnant est publié !

Publié : vous imaginez ?

Oui, au début, on imagine... puis ensuite on se calme. J'ai beau acheter régulièrement des chaussures de plus en plus large, je me dis que ce serait vraiment trop beau si j'étais publié.

Je relis l'annonce, il y aura deux prix : Le prix du jury c'est la publication, le prix du public c'est un bon d'achat et puis rien pour les autres. C'est déjà beau pour un concours local.

Grisolles est en Tarn et Garonne (82). La communication par le jeu, la promotion d'un lieu, d'une région par le jeu, c'est tellement évident qu'on a tous déjà vu des boîtes de jeu vantant les mérites de nos lieux de vacances. Mais on est souvent déçu par l'approche 'Trivial Poursuit'  ou 'Jeu de l'oie' (ou pire la combinaison des deux).  Ce n'est pas des jeux comme j'aime... pourquoi ? parce que ce sont des jeux qui ont une courte durée de vie ("4, 5, 6 la Tour Vésonne... encore !") ou sont infaisables (Comment vous ne savez pas qui a dit "A l'opposé d'un certain autre, j'aimerais mieux, à l'aventure, être le second ou le troisième à Périgueux que le premier à Paris." vous plaisantez ? ;D)

Un petit fascicule accompagne le concours et nous décrit le canal latéral à la Garonne appelé aujourd'hui canal de Garonne. Prolongement du canal du Midi entre Toulouse et Bordeaux (enfin presque puisqu'il s'arrête à Castets-en-Dorthe) il a été construit au XIXe par Jean-Baptiste de Baudre et Jean-Gratien de Job. Le rêve de Louis XIV, de Pierre-Paul Riquet et de Vauban, est réalisé malheureusement trop tard : le chemin de fer empiète sur sa niche économique et, c'est dès les premières années d'exploitation, qu'on donne le coup de grâce à ce canal en confiant la gestion de celui-ci à son principal concurrent la compagnie de chemin de fer... vous pouvez en savoir plus sur les déboires du Canal de Garonne sur le site de F. Vieillefosse un passionné qui met régulièrement à jour son site.

J'ai une petite nostalgie sur les canaux en général, c'est des souvenirs personnels et surtout une évidence : les canaux ne sont pas des rivières naturelles, l'eau qui y circule est détourné de cours d'eau naturel. Chaque passage d'écluse est une dépense d'eau incroyable, il faut donc économiser les passages.

C'est mon idée de départ, économiser l'eau ! Gérer l'eau ! Un mini jeu de gestion, car le public visé est clairement familiale. Ce jeu devra s'adresser à tous.

Je commence à griffonner des trucs avec des gouttes d'eau qui glissent sur le plateau et un stock à gérer... difficile à mettre en place. Je décide que je n'en sais pas assez. Le jeu pour Panazol étant envoyé, et ayant encore un peu de temps pour Grisolles, les vacances avaient commencé depuis quelques jours, j'ai mis mes palmes, mon tuba et j'ai plongé dans le net... le canal de Garonne ne doit plus avoir de secret pour moi. Je découvre rapidement le site de M. Vieillefosse, mais surtout je découvre les blogs des Mariniers... euh des Bateliers (on dit Marinier au nord de la Loire... mais bon, aujourd'hui cela se perd ;) ).

Là, c'est un choc. Les bateliers se racontent sur plusieurs générations, décrivent les péniches sur lesquelles ils sont nés, ce qu'elles sont devenues, qui les a repris, retapées ou déconstruites. Je comprends alors qu'on nait batelier et que lorsque l'économie les a rattrapé, ils n'ont pas pu quitter le canal, la rivière, et ils se sont installés à coté. Éclusiers, agriculteurs, restaurateurs... toujours proche de l'eau. Ce sont des marins mais d'eau douce, et l'on sait l'attachement des marins à la mer, et bien c'est à peu prêt la même chose pour le canal.

Je ressors de mon immersion internet 'canal de Garonne' trois jours plus tard (je vous rassure, j'ai mangé et dormi aussi) la tête plein de souvenirs par procuration.


Début juillet, mon épouse et moi-même partons à l'autre bout du canal de Garonne à Castets-en-Dorthes faire des photos et s'inspirer en vrai de l'air du canal. Je constate avec dépit que les maisons éclusières sont vides, les écluses entièrement automatisées... que reste-t-il de cette histoire ? Une promenade, un voie verte, un plan d'eau, des aires de pique-nique, des fossiles de la modernisation.

Je voulais mettre sur papier tout ça, restituer l'émotion de ces gens. La cruauté du marché envers les Bateliers, artisans ou ouvriers broyés par l'économie. C'est alors que j'ai eu ma seconde certitude sur mon jeu : il fallait gérer l'humain en plus de l'eau.

Donc, je vais faire un jeu de gestion facile. Un jeu de gestion familiale, car je ne perd pas de vue l'objectif. Chaque joueur incarne un famille de bateliers, au début, ils sont nombreux pour tirer la péniche... forcément le moteur à explosion n'existe pas, et les bateaux à vapeur assez volumineux et rares (mais il y en a). Tirer un bateau ? On appelle ça le halage. Si c'est à force d'homme, c'est le halage à la bricole : la bricole est la ceinture en cuir que les hommes se passent autour de la taille pour... s'arnacher au bateau. Les chevaux ou les bœufs, c'est mieux mais plus cher... donc les joueurs commencent sans bétail mais peuvent en acheter... argh ! Acheter ! ACHETER !


Je vais donc avoir une troisième ressource : l'argent ! Ok ! Je vais en faire les points de victoire, plus on a de sous, plus on gagne ! En plus, c'est un classique comme thème, être le plus riche... oui, mais, être riche c'est aussi se moquer de comment on le devient... et si on doit pour cela assécher le canal, on n'hésite pas, on gagne des sous ! Du coup, mon approche gestion de l'eau disparait.

J'ai donc changé mon fusil d'épaule. J'ai rajouté un système de points de victoire, plus la décision qu'on prend est en raccord avec un aspect écologique/touristique plus on gagne des points de victoire, plus on méprise ces aspects pour le profit plus moins on gagne de points de victoire (PV), voire on en perd. Ainsi les joueurs peuvent faire le pari du tourisme et de l'écologie ou au contraire les sous... qui seront convertis en fin de partie en PV.

A cela, j'ai ajouté le défilement du temps, la modernité avec ses bons cotés (éco-tourisme, recyclage) et ses mauvais (industrialisation, voie rapide et centrale nucléaire) et un marquage local Tarn et Garonne par l'ajout de carte événement qui reprenne des lieux et des personnages de ce département.

Le jeu, ainsi conçu, part pour Grisolles sous la forme de règle... J'ai finalement un jeu un peu trop gros pour être familiale, mais très riche, très documenté...

Le jury dira 'très immersif'. 

Et c'est vrai que lorsqu'on est dedans, on y est vraiment. Qu'acheter ? Le bateaux à moteur ? La centrale hydro-électrique ? Dois-je ou non construire la 'Pente d'eau de Montech' ? N'est-il pas plus profitable de construire la Voie Verte ? Mes bateliers devront-ils faire des études ou aller travailler au champ pour aider l'agriculteur du coin ?

Je suis donc sélectionné pour la finale du 3 et 4 octobre 2009 où je devrais présenter mon jeu au public dans l'espoir d'avoir le prix du public... soit 200 € en bons d'achat.. super non ?

J'ai pas gagné, mais je vous raconterai le festival de Grisolle une autre fois. C'était tellement bien, que j'y retourne cette année, alors que mon jeu n'est même pas sélectionné...

Par contre, aujourd'hui Les Bateliers attendent les délibérations du concours de Boulogne-Billancourt... THE concours ! C'est le 13 juillet... c'est demain !

Contrat Creative Commons
Les Bateliers by Sylvain Parise est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported.
Basé(e) sur une œuvre décrite à lebosquetdelelfe.blogspot.com.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à lelfe.sylvain@laposte.net.

dimanche 27 juin 2010

L'hitoire de Similis

Auréolé de mon premier succès avec Offrandes (voir infra), l'été 2009 a été pour moi l'occasion de refaire un concours... en fait j'en ai fait deux, mais on verra ça dans un prochain article.

Je connaissais le concours de Panazol depuis plusieurs années, car un de mes collègues habitaient là-bas et m'en avait parlé, et je lis régulièrement la presse spécialisée, mais ça aussi j'en reparlerai.

Le règlement du concours était simple : une page de règle maximum et un jeu abordable par un enfant de 8 ans (8 ans c'est un an après l'apprentissage de la lecture, c'est donc des enfants qui savent lire, des textes pas long). En plus ça tombe bien, j'ai un petit voisin qui a pile-poil l'âge... cela compensera avec mes enfants qui sont légèrement plus vieux et nettement plus habitués à jouer à des jeux sérieux (Battlelore ne leur fait pas peur, et j'ai simplifié Caylus pour qu'ils essaient). Néanmoins, j'ai préféré ne mettre aucun texte dans le jeu pour être plus sur.

J'ai très rapidement pensé à un jeu court de défausse car c'est un mécanisme facile à appréhender : le gagnant c'est celui qui n'a plus de carte ! J'imaginais des cartes originales avec plusieurs critères : des couleurs, des nombres, des tailles et des symboles.

Mais par contre je me suis heurté rapidement à ma principale faiblesse : le graphisme ! Pour Offrandes, la maquette était faite. Pas de soucis de graphisme donc ! Mais là, il me fallait construit mon jeu, pour les tests.

Me voilà sur The Gimp en train de dessiner des formes géométriques, sur des cartes... pfui ! quelle galère ! Prendre en main le logiciel n'était pas un problème, le soucis c'était vraiment le graphisme. J'aurai pu utiliser des dessins piqués sur d'autres jeux, ou des sites web, mais je n'aime pas trop usurper le travail d'autrui, aussi, j'ai fait mes triangles et mes carrés à la main... cela donnait à peu près ça :
 moche, non ?

Je teste le jeu après une séance découpage et mise en pochette protège carte. Ca tourne ! Même le petit voisin de 8 ans comprend le truc !! TOP, je rédige les règles ! Problème... quel titre ?

Mon premier titre baby-rami ne ravit personne, et surtout pas moi, mais pire, tout le monde trouve le jeu hideux !

Longue galère où je présentais mon jeu à toutes les personnes qui s'approchaient de ma table de jeu pour leur demander un titre au moins...

Heureusement, Philippe Chaissac qui m'avait plus ou moins promis de l'aide pour la conception des cartes lorsque je lui avais fait par de mes déboires, arrive un jour avec le double concept du titre et du graphisme... ça donne Similis tel que vous pouvez le voir ci-après.

Avouez que ça a de la gueule non ?

Les formes géométriques sont devenus des symboles égyptiens, les tailles des symboles sont devenus une couleur de fond, les valeurs sont représentés, les couleurs réduites à 3 au lieu de 4... bref 'trop top' comme dirait Chuck (quoi, j'ai dit que je ne parlerai pas de sport, pas de séries télés) !

J'envoie donc le tout à Panazol pour le concours 2009... une boîte trouvé par hasard au fond d'un tiroir pile au format des jeux en boîtes métal de Gigamic un joli autocollant dessus et trop top !

Le jury de Panazol a visiblement aimé aussi puisque -je vous passe les détails de la sélection- mon jeu a fini parmi les six finalistes !! TROP TOP je vous dis !

J'ai récolté un prix d'honneur, ben oui, on peut pas faire second à tous les coups, mais pour un début, je me trouve bien chanceux !

J'ai concouru avec Froutch la Fée de l'excellente Delphine Lemonnier, Saute-Crèpe de Pascal Jumel , Haut les Cubes de mon homonyme Sylvain Duchêne, Farfa'dés Pascal Pak Cormier, Sapristi Serpent de Gregory Detrez. Saute-Crèpre et Froutch la Fée avait été respectivement 1er et 2nd du concours enfants de Parthenay (je n'avais pas concouru) donc je me doutais que je n'allais pas être si performant et effectivement ils se sont échangés leur place pour Panazol.

Mais au delà d'un concours, j'ai rencontré des gens formidables.

Delphine et son compagnon Yohann, Pascal et son fils (et leur accent du Tarn), Pak et sa compagne Ivy, Greg qui regrette presque d'être publié car il ne pourra plus participer à ce concours, Sylvain et sa bande... De très bons moments aussi de test de Un pour Tous, de Wizzz de Sylvain, de Dolly de Pak et d'un très bon jeu de cartes de Pak aussi à base d'Escargot de Bourgogne... tous des protos de ces auteurs qui étaient mes co-lauréats.  Je me suis sentis tout petit devant leurs ferveur à créer et leur imagination. Bravo à vous tous !!

J'ai aussi eu la chance de discuter avec des éditeurs Yves Renou et M. Blackrock Edition qui m'ont beaucoup appris sur les difficultés d'éditer et surtout de distribuer.

Un week-end enrichissant intellectuellement pour le moins ! J'espère proposer un nouveau jeu cette année...

Les défauts de Similis 

J'n'ai pas gagné. C'est donc, qu'il y avait des défauts. Tout d'abord on m'a reproché une similitude visuel avec un autre jeu appelé Speed... que je ne connaissais pas. C'est une espèce de belote corse... bof ! il me semble que Similis en est assez loin, mais je ne discute pas : j'apprends.

La critique la plus constructive qu'on m'ait faite est le manque de 'fun' du jeu. S'adressant à un jeune public, les dessins sont trop sérieux et le jeu trop calculatoire. Pourtant, j'ai fait jouer tout le week-end à Similis à des enfants du public visé, et c'est plutôt les parents qui ne suivaient pas... J'ai même eu une proposition d'achat du jeu !!! SI ! Mais n'ayant qu'un seul exemplaire, le prototype, j'ai refusé !

J'espère que je vais pouvoir le remanier dans quelques temps pour un faire un jeu plus fun ! et cela passera sans doute par de nouveaux graphismes et du coup un changement de quelques règles. On verra !

C'est dommage j'aimais bien les graphismes de Similis ! Tiens un dernier coup d'œil dessus. Et promis, je vous le mets en téléchargement dans quelques jours.

La règle de Similis

logo de Similis

Thème : C'est un jeu de carte avec des cartes originales. Les joueurs doivent se débarrasser de toutes leurs cartes en combinant et posant celles présentant un, deux ou trois points communs. Plus il y a de points communs dans la combinaison, plus le joueur gêne les autres joueurs en leur donnant des cartes de sa main.

Préparation :

Chaque joueur reçoit dix cartes. On dispose 3 cartes au centre de la table, c'est le marché. Le paquet de cartes restantes est posé à coté, c'est la pioche. Le plus jeune joueur commence.

Déroulement :

A tour de rôle, chaque joueur peut faire une action parmi :
  • Poser une série de cartes :
  • Une série de cartes est constituée :
    • soit de 4 cartes ayant un point commun
    • soit de 3 cartes ayant deux points communs
    • soit de 2 cartes ayant trois points communs
    • soit de 1 carte ayant quatre... euh non ;)
    On peut élaborer une série en utilisant une des trois cartes du marché, mais dans ce cas, il faudra la remplacer par une autre à la fin du tour. Gêner les adversaires : Lorsqu'on pose trois cartes (deux points commun) on donne 1 carte à l'un de ses adversaires. De même, lorsqu'on pose deux cartes (trois points commun) on donne 2 cartes, soit les deux au même adversaire, soit à deux adversaires différents. Donc, dans tous les cas, on pose 4 cartes de sa main.
  • Tirer une carte : Lorsque l'on ne peut pas poser de cartes, même en s'aidant du marché, alors il ne reste plus qu'à tirer une carte que l'on place dans sa main. Le tour de jeu s'arrête aussitôt : c'est au joueur suivant de jouer. Le joueur qui vient de tirer ne pourra utiliser cette nouvelle carte qu'au prochain tour.

Fin du jeu :

le premier qui a posé toutes ses cartes a gagné. Il n'est pas nécessaire de remplacer la carte prise sur le marché. Il n'est pas nécessaire d'avoir suffisamment de cartes à donner à ses adversaires. L'important c'est de se débarrasser de ses dernières cartes.

Variante :

En début de partie, on tire deux cartes au hasard dans le paquet. La première définit une forme, la seconde une couleur.
Exemple : première carte : 2 - Ankh - Bleu - fond pierre
deuxième carte : 5 – Scarabée – Vert – fond sable.
On déduit ainsi une forme et une couleur : Ankh - Vert. Pour toute la partie, les ankhs vertes (quelque soit le fond) sont bannis des combinaisons. On ne peut même pas les poser dans le marché. Par contre, on peut les donner aux autres joueurs, lorsqu'on joue des combinaisons de trois ou deux cartes...

Score :

On peut jouer en plusieurs manches. Le gagnant d'une partie marque zéro point, les autres marquent en point le nombre de carte restant en main (y compris celles que le gagnant peut lui donner pour terminer sa main). La manche s'arrête lorsqu'un joueur marque plus de 50 points. Est déclaré vainqueur le joueur qui totalise le moins de points à ce moment.

Téléchargement les règles au format pdf

Similis
de L'elfe Sylvain
thème : familial, combinaison de cartes
durée : 10 à 15 min
pour 3 à 6 joueurs
télécharger la règle de Similis
Creative Commons License Similis par L'elfe Sylvain est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à lelfe.sylvain'at'laposte.net.

Présentation d'Offrandes

"Offrandes - une règle pour Stonehenge" est ma première création aboutie. J'avais déjà fait des essais, qui malheureusement n'ont pas été mené au bout, mais reste dans des cartons en attendant des jours plus riche en idées...

Ce qui m'a motivé, ce sont les délais pour remettre la règle, la garantie qu'elle sera lue et testé, de plus, la maquette était déjà faite puisqu'elle faisait partie du challenge. Cela a été vraiment un dé-pucelage de créateur ludique.

J'ai ensuite fait un site (http://sylves.free.fr) pour pouvoir parler de l'événement et le partager avec mes proches. Ensuite, je me suis mis sur Facebook, mais cela ne me semble pas satisfaisant, trop fermé. C'est pourquoi nous sommes aujourd'hui ici.

La règle est en Creative Commons. C'est un système de licence libre qui garanti un semblant de protection juridique de l'auteur... simplement, n'ayant jamais testé l'aspect juridique en pratique, je ne suis pas sur que cela fonctionne réellement. C'est au moins une volonté de mieux faire.

Enfin, la règle de ce jeu n'étant rien sans la boîte elle-même -qui ne sera sans doute pas ré-édité lorsqu'elle sera épuisée- ce jeu ne sera jamais autre chose qu'un acte gratuit envers la communauté ludique (francophone car je ne me sens pas la force de la traduire... maintenant si ça tente l'un d'entre vous...).

Télécharger la, n'hésitez pas !

Je remercie l'équipe de la ludothèque d'Issy-les-Moulineaux qui m'a donné envie de créer !

Offrandes - une règle de jeu pour Stonehenge.

Présentation d'Offrandes

Thème : Construire son propre dolmen afin d'échapper à l'autorité du Haut-Druide.

Le nouveau Haut-Druide Brunofaiduttix est très à cheval sur le dogme. Tyrannique et intransigeant, il passe son temps à obliger ses acolytes à prier ou à travailler pour lui. Les acolytes (ou 'Initié du Premier Cercle' : des apprentis druides) ne rêvent que d'une chose : partir faire leur propre dolmen loin de l'autorité de ce Haut-Druide. Pour cela, il faut qu'ils réunissent les ressources nécessaires à la construction d'un nouveau dolmen... monolithe par monolithe... Heureusement, il existe un marché noir du monolithe, et chaque initié s'y rend en fin de semaine -sauf si Brunofaiduttix s'en aperçoit. 

Chaque jour, le Haut-Druide charge un initié de nettoyer les offrandes des précédentes cérémonies. Les initiés récupèrent quelques offrandes à leur profit pour les sacrifier à l'autel de leur futur culte. Les dieux qui reçoivent les offrandes, remercient le prêtre en lui donnant les ressources nécessaires à l'achat de son dolmen. C'est avec ces ressources qu'ils achèteront des monolithes.
Lorsqu'ils agissent le jour, les initiés vont profiter des moments d'inattention de Brunofaiduttix pour récupérer des offrandes, mais la nuit, ils voleront des offrandes aux autres Initiés du Premier Cercle. Extrêmement jaloux entre eux, ils s'espionnent mutuellement et dénoncent leur confrère au moindre soupçon. 

Néanmoins, Brunofaiduttix se méfie de ses acolytes et les tient à l'œil. Certains jours, il en choisit un qui l'accompagnera toute la journée -impossible pour le jeune druide de faire quoi que ce soit. Il arrive même que cela se produise le jour de congé de l'initié, si bien qu'il ne peut pas se rendre au marché. D'autres fois, il les obligera à faire eux-même des offrandes. C'est pourquoi, les Initiés se cachent et évitent de se retrouver sur la même case que le Haut-Druide.

Présentation de Stonehenge

C'est un jeu concept ! En fait c'est plutôt la boîte de jeux du XXIème siècle. Le matériel est assez exotique : 5 dolmens chacun en trois morceaux, 50 pions ronds répartis en 5 couleurs, 50 baguettes réparties en 5 couleurs, 6 figurines de druide, un jeu de 65 cartes spéciales et un plateau de jeu mais pas de règle... enfin, 5 règles écrites par 5 créateurs de jeux reconnus à qui on a demandé de créer LEUR règle à partir de ce matériel imposé.

C'est l'Oulipo du jeu de société.

Parmis ces créateurs, il y a Richard Borg ('Battlelore'), Richard Garfield ('Magic') et Bruno Faidutti (le seul français de l'équipe créateur d'une bonne vingtaine de jeux dont 'Citadelle', 'La Vallée des mamouths', 'Démocrazy', etc.). Les deux autres sont moins connus des français : Mike Selinker (une version de 'Risk' et 'Key Largo' avec B. Faidutti et Paul Randles) et James Ernest ('Kill Doctor Lucky').

Pour plus de détails, je vous invite à lire le journal de création de Stonehenge en VO par Mike Selinker !

Le concours

Durant l'été 2008, je me suis lancé dans un concours de création de règle pour la boîte de jeu Stonehenge. Ce concours était organisé par la ludothèque d'Issy-les-Moulineaux car la ville organisait à ce moment la première exposition sur Bruno Faidutti dans le musée Français de la Carte à Jouer.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Bruno Faidutti est l'un des plus grands créateurs de jeux de société français. La liste de ses publications en est la preuve.
Il y a eu une trentaine de personnes qui ont demandé la description du matériel de jeu aux organisateurs. Les participants ont eu jusqu'au 15 septembre 2008 pour rendre leurs copies. L'équipe de la ludothèque a ensuite testé les règles pour sélectionner trois finalistes. Ces trois règles ont été remises à M. Faidutti pour qu'il établisse le palmarès final.

J'ai eu la chance d'être sélectionné parmi les trois finalistes. Lorsque je l'ai appris, j'ai invité tous les testeurs pour une soirée jeu animée ;-). Je les remercie encore une fois pour leur participation à la conception de ce jeu. Ce soir-là, on a joué à Time's Up et à Démocrazy. Toute la semaine qui a suivi j'ai imaginé Bruno Faidutti en train de jouer à Offrandes.

Les résultats

Le 4 octobre 2008 à la ludothèque d'Issy-les-Moulineaux, Bruno Faidutti a donné son classement final :
  • Les Cinq Prétendants par Cédric Blaise
  • Offrandes
  • Le Marathon de Stonehenge par Théo Sénat (à l'époque un jeune homme mineur)
J'ai bien entendu une photo de l'instant !

La soirée

Durant la soirée, Bruno Faidutti nous a présenté Gambit 7 dont il a assuré la traduction/adaptation en français pour Days of Wonder. Puis nous avons joué et rencontré des ludopathes charmants toute la soirée : les animateurs et des usagers de la ludothèque !! C'est pour moi un excellent souvenir !

Un article a été rédigé par Limp sur le site de Jedisjeux où l'on voit en photo le gagnant Cédric Blaise qui n'est autre que Limp ;-). Il y a aussi de très belles photos de l'expo Faidutti et du musée Français de la Carte à Jouer.

Les autres jeux de Stonehenge

Bon nombre de joueurs ont inventé et mis à disposition leur(s) règle(s). Il existe plusieurs sites qui les recueillent, mais vous pouvez trouver les versions françaises sur le site de ludigaume traduit par Limp (et oui encore lui ;-D).

La page web

J'ai réalisé cet article pour que tout le monde puisse profiter d'Offrandes. C'est pourquoi la règle est en téléchargement gratuit. Amusez-vous bien à jouer à Offrandes autant que je me suis amusé à créer cette règle.

Je remercie Python pour sa relecture attentive.

OFFRANDES
de L'elfe Sylvain
thème : négociation, gestion et combinaison de cartes
durée : 1h30
pour 3 à 5 joueurs 
télécharger les 
règles d'Offrandes
Creative Commons License Offrandes par L'elfe Sylvain est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité -Pas d'Utilisation Commerciale-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France.
Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à lelfe.sylvain'at'laposte.net.

Premier pas dans Blogspot

Je trouve enfin le temps pour alimenter ce blog... le plus difficile étant de trouver une apparence qui me sied, et qui peut vous donner envie de me lire régulièrement. C'est pourquoi, l'apparence actuelle peut évoluer.

Tenir un blog semble difficile, non pas au niveau technique mais bel et bien pour la fréquence d'utilisation de celui-ci. Je n'ignore pas qu'un blog peu entretenu est un blog moribond, mais ce blog aura pour objectif une seule de mes passions.

Pas question de vous seriner avec mes bobos et mes joies quotidiennes (y'a Facebook pour ça non ?), pas question de parler de politique ou de sport (de toute façon le sport c'est dangereux pour la santé). Non, ici un seul thème, mes créations ludiques... mes jeux quoi !

Les jeux que je conçois sont des jeux de sociétés, des bordgames en anglais, des jeux de plateau comme disent les passionnés. Mais il faut bien reconnaître que le jeu de plateau qui se joue avec des gens d'origine et de milieux divers, sont avant tout, des jeux de société. Simplement, il y a là un petit coté péjoratif car pour beaucoup de passionné, le jeu de société rappelle des parties sans fin de Monopoly avec le petit frère qui va hurler s'il perd, et donc si vous le faites payer alors qu'il vient de tomber sur la rue de la Paix, la partie s'arrête aussitôt...

Combien d'entre nous ont cédé à la tentation de fermer les yeux pour garantir la paix dans le jeu... ne serait-ce que pour... continuer à jouer !!!

On aime tellement ce moment hors du temps où l'excitation se mélange à la peur... mais la peur de quoi ? La peur de perdre ? Non, la peur de ne pas faire au mieux... d'oublier quelque chose de fondamental, la peur de s'en mordre les doigts (et ça fait mal ? non même pas)... Peut être aussi la peur que le jeu s'arrête tout simplement !

Aussi, continuer la partie semble une solution, qui ne rend service, ni à vous, ni au petit frère... pour vous car, rapidement, vous ne vous amuserez plus à lui passer tout, pour lui car, il n'apprend pas la frustration, l'échec, et l'envie de faire mieux, la prochaine fois ! Car ainsi, des parties, il y en aura d'autres plein d'autres...

Voilà pourquoi on aime parler de jeux de plateau... il y a dans ce terme une certaine maturité, un sous-entendu de fairplay si vous voulez.

En fait, j'aime jouer sérieusement ! A l'instar des joueurs d'échec (aïe j'avais dit que je parlerai pas de sport !) de bridge ou de scrabble -et de tous les autres jeux sérieux- je pense qu'on peut jouer en étant concentré et à vouloir mieux faire, améliorer son jeu, sans pour autant être mono-maniaque à chercher toujours la meilleure stratégie.


Je vais vous présenter dans les articles qui suivent, mes premières créations, quasi-chronologiquement, et les succès que j'ai eu qui m'ont poussé à continuer. Je ponctuerai aussi de billets d'humeur sur le jeu, ma vision du jeu, en espérant que je continuerai longtemps à tenir ce blog et ainsi à me réaliser par le jeu.